Le maître Isoir avait une singulière façon de se concentrer pour préparer un concert. Nul surmenage aux claviers ! Il s’informait de l’éventuelle présence d’une rivière ou d’un point d’eau… Et comme dans sa voiture, il y avait toujours lignes et hameçons, il se relaxait en taquinant le gardon, méditant son récital en fixant la surface de l’onde… Avec ses élèves, il évoquait les différentes manières d’aborder une œuvre. À titre d’exemple, il jouait… parfois très vite. Puis reprenant le même fragment, dans un tempo tout à fait opposé, il soulignait : « On peut aussi faire comme ça… c’est tout aussi valable. » Alors, l’étudiant, ayant travaillé consciencieusement, jouait la pièce au cours suivant… et le maître de s’écrier : « Non, ça, c’est la voix de son maître ! Il faut que tu te forges ta propre idée… à partir de ce que je t’ai suggéré »… 16 BACH ∙ L’ŒUVRE POUR ORGUE
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