André Isoir déploie toute sa prodigieuse technique, son sens inné du clavier et son extraordinaire habileté manuelle. Pour appréhender la bonne position à la console de l’instrument, il s’est largement informé des pratiques du XVIIIe siècle, observant attentivement les peintures, celles de Bach au clavier notamment, mais aussi les écrits de Johann Nikolaus Forkel, le premier biographe du Cantor qui, via Carl Philipp Emanuel, dévoile de précieux indices sur le jeu de l’époque. Il en résulte des doigtés hors du commun qui donnent à la phrase une accentuation, une « diction » très proche de celles des instruments expressifs tels que la flûte, le violon ou, bien sûr, la voix. Il faut se souvenir qu’avant d’étudier l’orgue, André Isoir avait joué de la trompette dans sa bonne ville de Saint-Dizier. Toutes ces solides investigations dans la tenue même du clavier donnent à son jeu une personnalité musicale hors du commun qui, jointe à une extrême virtuosité, engendrent un discours éblouissant qui lui valut de glaner, dès ses débuts, un bouquet de grands prix internationaux (Saint Albans, Haarlem, etc). 11 ANDRÉ ISOIR
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