LDV49.1
Parlons tout d’abord de votre parcours. Quelles sont vos premières expériences musicales ? Si j’ai fait de la musique, c’est à cause des circonstances ! J’ai perdu la vue à neuf ans suite à un accident, et j’ai alors fréquenté un établissement spécialisé à Nancy où était enseignée la musique. Je n'ai donc commencé l'étude de la musique qu'après avoir perdu la vue. Si cette phrase avait un sens, je pourrais même dire que je n'ai fait de la musique que parce que j'ai perdu la vue… Le chant d’église, en latin à cette époque, a beaucoup compté pour moi. Les mélodies étaient fort belles. Très tôt, j’ai été attiré par les claviers car l’institut possédait un piano, et cet instrument me donnait envie de l’essayer… Le son m’a d’emblée séduit. L’un de mes professeurs, Robert Barth, m’a encouragé dans cette voie malgré mon problème de main gauche que l’accident avait également fortement abimée. Il m’a ouvert sur une grande diversité de musique - dont Messiaen - et je lui en reste éternellement reconnaissant. Parallèlement, mon intérêt pour la musique est aussi venu du fait que, dans ma famille, on chantait beaucoup. Nombre de mélodies de mon enfance me reviennent encore aujourd'hui en mémoire. Les chansons populaires et les cantiques furent donc mes premières nourritures musicales. La direction vers l’orgue s’est ensuite précisée. J’ai alors fréquenté l’Institut des Jeunes Aveugles à Paris où j’ai pu côtoyer de belles personnalités musicales : Gaston Litaize et André Marchal entre autres, puis le Conservatoire qui était une sorte de passage obligé. À l’époque, il était généralement entendu que c’est ce qu’il y avait demeilleur en France, voire demeilleur aumonde…! J’y suis resté en tout quatre ans. 12 MESSIAEN_L'ŒUVRE D'ORGUE
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