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6 LISZT // PÄRT Liszt est un choix assez inhabituel pour vous... Il est vrai que je l’ai évité pendant de longues années. Dans mon souvenir, il a longtemps été lié à mes études au conservatoire. Son œuvre évoquait pour moi quelque chose de purement pianistique,mettant enavant une virtuosité éclatante, peu en accord avecmes affinités mélancoliques. Je suis même allée jusqu’à déclarer dans une interview que je ne jouerais jamais Liszt ! Le compositeur Pascal Dusapin m’avait pourtant dit à plusieurs reprises que j’étais faite pour le jouer. A l’occasion d’un concert dédié à sa musique pour piano, il m’a demandé d’interpréter en miroir quelques pièces tardives de Liszt. C’est une musique très sombre, dense et épurée, composée à la fin de sa vie. Je me suis ainsi réconciliée avec lui, si je puis dire ! Liszt est parfois joué de façon très virtuose, brillante, conquérante. C’est sûrement le caractère très extérieur de certaines de ses œuvres et des interprétations tout feu tout flamme qui m’ont longtemps tenu éloignée de ce compositeur. En travaillant en profondeur certaines pièces, comme le Via Crucis pour piano et chœur, j’ai en effet eu accès à ce Liszt plus énigmatique, plus introspectif, presque minimaliste. C’est cet aspect-là du compositeur qui m’a séduite.

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