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GARY HOFFMAN | ORCHESTRE PHILHARMONIQUE ROYAL DE LIÈGE | CHRISTIANARMING 7 Si Bloch a écrit son Schelomo pour le violoncelle, c’est que le timbre de Barjansky lui évoquait celui de la voix humaine, mieux, celui de la voix de Salomon : « Depuis des années, j’avais des esquisses pour le livre de l’Ecclésiaste, que je voulais mettre en musique ; mais la langue française ne convenait pas à mes dessins rythmiques – pas plus que l’allemand ou l’anglais –, et je ne connaissais pas assez bien l’hébreu. Ainsi les esquisses s’accumulaient et dormaient. » Finalement le ton méditatif du violoncelle de Barjansky les aura réveillées et ordonnées dans une œuvre où les soliloques du violoncelle développent un style récitatif inédit dans la littérature moderne de l’instrument. Bloch habille le tout d’un orchestre oriental qui nous plonge dans une Jérusalem immémoriale, et y infuse des éléments de chant synagogal ( Asher kidshonu b’mitsvosov entre autres). Les crescendos qui violentent le discours tout en solidifiant la structure de l’œuvre partent du violoncelle, qui entraîne l’orchestre et le laisse paraphraser dans des déploiements spectaculaires. Lorsque le silence est revenu, le roi-violoncelle médite à nouveau, jusqu’à la résignation d’une sombre conclusion sans espoir.

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