LDV302

Le choix de confier au chœur d’hommes à l’unisson le cantus firmus, normalement dévolu à la partie supérieure de double pédale, la positionne sur une ligne de crête surplombant deux versants : celui de la conception musicale la plus intellectuelle, avec ses enchevètrements harmoniques dont résulte une sorte d’anamorphose sonore du choral ; et celui de la réminiscence objective du culte, avec ce cantique de pénitence, fidèle traduction du Psaume 130, qui prépare la communion. La voix humaine vient ainsi rappeler l’ancrage terrestre d’une page considérable, susceptible d’être admirée d’un seul point de vue artistique. Elle incite à cette « lecture en diagonale 12 » des chorals, que Kagel préconise pour appréhender « la conduite autonome des lignes 13 » indépendamment de la mélodie. Car le plus souvent, « une paroisse paisible chante à la voix supérieure, mais les dessous bouillonnent 14 ». Soli Deo Gloria. ANDRÉ ISOIR 19 12. M. Kagel, in Silences - J.S. Bach , Editions de la Différence, 1985, p. 245 13. Id. 14. Id.

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