13 MICHEL DALBERTO Liszt ou la virtuosité de l’illusionniste Sur près des sept-cents partitions que compte le catalogue des œuvres de Franz Liszt, plus de la moitié sont des transcriptions, paraphrases, arrangements, fantaisies sur des thèmes et réminiscences. C’est précisément ce dernier terme qui définit la pièce que Liszt consacra à Norma de Bellini, un compositeur qui le passionna pour la dimension dramatique de ses ouvrages. Datée de 1841, Réminiscences de Norma est la dernière partition que le compositeur consacra au répertoire lyrique du musicien italien, après Réminiscences des Puritains puis I Puritani, introduction et polonaise, Hexaméron, variations sur la marche de ces mêmes Puritains et, enfin, la Fantaisie sur des motifs favoris de La Sonnambula. Réminiscences de Norma entrelace sept thèmes avec des difficultés techniques inouïes. Pour autant, c’est l’endurance qui représente le défi le plus impressionnant à relever, confie Michel Dalberto : « maintenir la tension et garder suffisamment de force pour déployer le grand crescendo qui se crée au milieu de la pièce et l’achève de manière éblouissante est une gageure. Les mains sont alors fatiguées notamment en raison d’accords très larges. C’est de l’acrobatie pure. J’ai découvert cette partition grâce à Zoltán Kocsis qui était un musicien extraordinaire. »
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