12 VIRTUS Mozart ou l’épure virtuose Faut-il voir dans le choix de la Sonate en Do majeur dite « facile » une provocation de l’interprète ? L’image de Mozart est celle d’un virtuose dans ses propres œuvres dont il improvise les cadences. Dans le cas présent, l’œuvre n’est nullement destinée au débutant parce que la virtuosité s’attache à démontrer une certaine simplicité, gage de perfection. Celle-ci consiste à maintenir une tension et une articulation parfaitement équilibrées. Michel Dalberto nous précise sa pensée : « Chaque note possède un sens. Quand j’aborde une œuvre de Mozart, qu’il s’agisse d’une sonate, d’un concerto ou bien d’une pièce de musique de chambre, je construis une histoire ou, plus exactement, j’imagine une scène d’opéra. Dans cette musique, la confusion des genres est permanente : un aria nourrit une sonate et un quatuor, une symphonie. J’avoue aussi que rejouer cette sonate que je n’avais pas interprétée depuis des années est un plaisir unique. Ce n’est plus la même œuvre que je découvre parce que je ne ressens plus les mêmes choses de la même manière. Il me faut trouver la flexibilité du chant, les dialogues imaginaires, en somme une « humanité ». L’histoire s’enrichit jusque dans les reprises qui doivent être variées et jouées dans un esprit qui suggère l’improvisation. »
RkJQdWJsaXNoZXIy OTAwOTQx