10 VIRTUS « Un art qui se réclame de sa technique est déjà condamné » affirma Alfred Cortot. Michel Dalberto renchérit : « Ce qui me fascine chez Cortot, c’est qu’il ne se trompe jamais au plan de la couleur, du timbre, du phrasé. Il est un narrateur de génie. Liszt le disait à ses élèves : « racontez-moi quelque chose ! ». Sans un support dramatique, sans une histoire à raconter, la virtuosité (gratuite) n’a, à mes yeux, aucun sens. C’est la raison pour laquelle, dans le répertoire lisztien, je ne me suis pas intéressé aux œuvres de pure digitalité. Par ailleurs, je constate que les techniques employées, les signatures pianistiques des compositeurs sont prodigieusement diverses et passionnantes. Chez Brahms, la prise de contrôle du clavier est spécifique, sans rapport avec celles de Chopin ou de Liszt. La manière de bouger les mains et les doigts y est unique et j’oserais dire, parfois, peu pianistique. Est-ce que Brahms possédait une morphologie des mains particulière ? De tous les compositeurs, il est probablement l’un de ceux que j’aurais aimé entendre et voir jouer. »
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