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6 VIRTUS « Ne s’agit-il pas d’une déviation progressive du sens du mot car, à l’origine, le virtuose était porteur de vertus » s’interroge Michel Dalberto ? Il précise sa pensée : « Avant la Révolution Française, la musique irriguait l’art de vivre des aristocrates, du moins des gens socialement éduqués et suscitait la curiosité des amateurs éclairés. Éclairés au point que la virtuosité demeurait au service du bon goût et du raffinement, tous deux acquis par la naissance. L’esbroufe n’était qu’un étalage trivial de manières prétentieuses. En revanche, la véritable virtuosité consistait à briller sur le plan intellectuel, à jouer, à tous les sens du terme, de la complexité.» Historiquement, la virtuosité - à l’exception des performances uniques des castrats - n’appartient pas à l’esprit du temps baroque. D’ailleurs, la deuxième édition du Dictionnaire de l’Académie française, en 1718, entérine, tardivement, l’apparition du mot.

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