7 TRIO PANTOUM Trois ouvrages impliquant trois démarches artistiques bien distinctes. Avec Ravel, le travail de ces musiciens s’est porté en grande partie sur la recherche de couleurs et de transparence. « Ce Trio nous a poussé à faire ressortir des timbres que l’on n’avait pas forcément l’habitude d’entendre sur nos instruments et à développer une pâte sonore quasi orchestrale » raconte Kojiro. L’interprétation de l’œuvre d’Arenski s’est révélée plus contrastée comme le rapporte Hugo : « On perçoit dans cette musique un souffle assez juvénile, une humeur primesautière, notamment dans le Scherzo, ainsi que des références à Haydn en même temps qu’un profond lyrisme, dans l’envoûtante élégie, évoquant celui de Dvořák. » Enfin, l’ouvrage de Srnka, dont le titre fait référence aux réseaux sociaux, représentait un redoutable catalogue de défis techniques, tant les modes de jeux y sont diversifiés (cordes du piano pincées, archet frotté sur le cordier…). « C’est comme s’il n’y avait plus de limites aux possibilités de nos instruments », nous dit Bo-Geun, tout en soulignant le plaisir qu’offre une telle partition : « On peut s’amuser et imaginer toutes sortes de sonorités, voire de bruits, comme celui d’une porte qui grince. Le compositeur s’est d’ailleurs montré ouvert à nos propositions interprétatives même si elles ne correspondaient pas forcément à ses propres perceptions. Son idée était de montrer la façon avec laquelle un musicien peut se déshumaniser et se mettre à jouer comme une machine. Nous devions ainsi donner l’impression d’un jeu très mécanique mais avec la liberté d’y imprimer notre propre fantaisie. »
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