6 MODERN TIMES Le moment est alors venu de se confronter au micro et de concevoir un premier album. « Si le Trio de Ravel est apparu comme une évidence, nous avons beaucoup réfléchi sur les œuvres qui compléteraient ce programme. Il était important pour nous de montrer notre curiosité en sortant des sentiers battus et des traditionnels couplages l’associant à Fauré ou Debussy. » confie Kojiro. D’autant que cette musique porte en elle de multiples références propices justement aux croisements des esthétiques. L’admiration du maître français pour les romantiques russes trouve ainsi un écho dans le premier trio d’Anton Arenski dont le style est à la charnière de ceux de Rimski-Korsakov et de Rachmaninov. Quant aux accents modernistes du langage ravélien, perceptibles notamment dans le final du Trio, ils sont ici mis en regard avec une récente création de Miroslav Srnka, Emojis, Likes and Ringtones, commande de l’ARD de Munich en 2018, que les musiciens ont pu découvrir lors de leur participation au concours cinq ans plus tard. Des choix qui, selon Bo-Geun, ont été assez instinctifs : « L’œuvre d’Arenski nous a d’emblée séduits par sa fougue et correspondait parfaitement à notre état d’esprit en tant que jeune Trio. Et la pièce de Srnka, qui est entrée dans notre vie alors que nous étions en compétition à Munich, nous a permis d’entamer une fructueuse collaboration avec l’un des compositeurs les plus brillants du moment. »
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