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8 CON ELEGANZA D’où vient son surnom « États d’âme » ? D’envergure symphonique en quatre mouvements, cette œuvre encore très romantique a été surnommée a posteriori « États d’âme » par Tatiana de Schloezer, la deuxième épouse de Scriabine. Longtemps j’ai été séduit par cette idée, mais j’ai fini par constater que par leur caractère narratif, les titres qu’elle a imaginés pour ses mouvements balisent énormément l’écoute. J’ai bien essayé de poser des mots sur : quel état d’âme ? pour quel mouvement ? … mais j’en suis venu à me détacher de cette préoccupation tout en continuant à vivre cette Sonate musicalement, émotionnellement, comme un voyage intérieur, immatériel, certes constitué de différents états d’âme mais sans avoir à les expliciter. J’ai pris conscience qu’en définitive les perceptions respectives - les états d’âme - de l’interprète et de l’auditeur ne sont pas forcément les mêmes et j’ai accepté l’insaisissable mobilité de cette musique.

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