9 BEATRICE BERRUT L’Oiseau de feu comme L’Apprenti sorcier et la Danse Macabre sont basés sur des poèmes ou des arguments très précis, de l’ordre du scénario. Est-ce qu’ils défilent dans votre esprit lorsque vous jouez ces pièces ? J’y pense naturellement, d’autant que Dukas, par exemple, suit de manière littérale et admirablement imagée le poème de Goethe. Et on ne peut pas faire abstraction de Fantasia ! Lorsque je joue cette musique, je vois se dérouler le dessin animé jusqu’à cette incroyable scène où les balais sont décuplés et incontrôlables. Ces images inspirent inévitablement ma propre narration. Certaines pages, qui nous transportent dans des univers terrifiants, témoignent d’une virtuosité diabolique. Comment l’appréhendez-vous ? La virtuosité a un côté grisant dès lors, bien entendu, que l’on a surmonté ses difficultés. J’ai l’impression d’être, moi aussi, un maître sorcier capable de faire surgir des étincelles ou des ectoplasmes d’un crâne ! Mais il faut compter de longues heures de travail pour parvenir à cette sensation !
RkJQdWJsaXNoZXIy OTAwOTQx