LDV132-3

18 BRAHMS ∙ TRIOS POUR PIANO, VIOLON ET VIOLONCELLE Quel est votre sentiment sur ce point, Fanny ? Fanny : Au début de notre travail, c’était effectivement difficile de mélanger nos sons, parce que le jeu du violoncelle se situe beaucoup sur les cordes aigües en même temps que le violon chante de ses cordes graves. De sorte que le violoncelle se trouve au-dessus et le violon à la basse ! Cette inversion des registres n’est pas très naturelle. Avec le cor cela fonctionne : le violon et le cor sont issus de familles d’instruments différentes, il suffit alors au violoniste d’être lui-même. Tandis qu’avec le violoncelle, il doit adapter sa sonorité pour parvenir au bon alliage. Avec sa tonalité de Mi bémol majeur, ce trio a une couleur particulière que ne possèdent pas les autres… Pauline : Il est très nostalgique. La partie de piano est beaucoup moins fournie. Le piano a davantage un rôle d’accompagnement. Alors que Brahms marche en forêt, lui vient cette mélodie simple, épurée, qui est à l’image de son état d’âme. Il la confie au cor, cet instrument lié à l’évocation romantique de la nature. Angèle : Il a composé ce trio peu de temps après le décès de sa mère. Cette promenade a éveillé son souvenir. Le trio commence par un Andante, et non un Allegro. Il porte en lui une mélancolie. Le Scherzo qui suit, très virtuose pour le piano, contraste par son ton joyeux.

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