17 TRIO SŌRA Son finale Allegro molto est particulièrement enlevé… Angèle : L’empreinte tzigane y est très présente, comme dans de nombreuses autres œuvres de Brahms. Elle fait partie de son identité, de son histoire. Il a commencé sa carrière de musicien en faisant des tournées avec le violoniste hongrois Eduard Reményi, cela a marqué sa musique. Dans votre album figure un quatrième trio, l’opus 40, écrit à l’origine pour cor, violon et piano. Brahms a-t-il réécrit la partie de cor pour le violoncelle ? Comment vous en êtes-vous emparée, Angèle ? Angèle : Il ne l’a réécrite que partiellement, pour l’adapter au violoncelle. On trouve quelques différences : le violoncelle double parfois la basse du piano, alors qu’au même endroit, le cor s’arrête de jouer. En revanche le registre reste le même, sans octaviation, ce qui ne rend pas toujours très naturel le placement du son du violoncelle. Il m’a fallu trouver l’image sonore juste, le timbre approprié. J’ai réalisé qu’il fallait lâcher le son, jouer plus fort, retrouver l’émission sonore du cor ! À présent il me semble que ce trio a été composé dès l’origine pour le violoncelle ! Il y a dans son écriture de nombreux moments de gémellité des cordes, couplage qui se traduit très différemment quand le violon et le cor jouent ensemble. Trouver dans l’écriture ce rapprochement des cordes a été très intéressant.
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