13 TRIO SŌRA Qu’exprime-t-il selon vous ? Pauline : Ce sont les brumes de l’Allemagne du Nord, celles perceptibles dans ses Ballades pour piano…L’Andante est d’une profonde gravité. Il me fait penser au mouvement lent du Trio « à L’Archiduc » de Beethoven, mais dépourvu de sa lumière. Comme dans celui-ci, ses variations s’enchaînent de façon organique, sans interruption, dans une unité d’atmosphère. Sa tonalité mineure le rend douloureux, lourd à porter. Il est plombé. Tout sentiment de joie en est exclu. Ce mouvement contient un drame qui refuse de s’afficher. Son Scherzo ne rappelle-t-il pas par son caractère et son écriture l’univers de Mendelssohn ? Pauline : Il peut faire penser à cela, par son caractère fantasmagorique, quoiqu’il demeure à part entière du Brahms ! Le Scherzo du Premier Trio est plus proche de l’esprit de ceux de Beethoven. Mais pour moi, le plus surprenant est le Presto non assai de l’opus 101, qui vient en lieu et place du scherzo. Il est certainement le plus fantomatique, le plus insaisissable de tous. Une apparition qui dure moins de trois minutes !
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