LDV132-3

11 TRIO SŌRA Qu’est-ce qui caractérise ce Premier Trio ? Qu’évoque-t-il ? Pauline : L’élan dans lequel il nous embarque immédiatement, celui de son ample mélodie initiale qui est une grande déclaration d’amour. Angèle : Il est impossible d’ignorer, en l’interprétant, le coup de foudre de Brahms pour Clara Schumann. Il s’exprime partout dans sa partition, dans cette mélodie mais aussi dans le thème central du Scherzo repris dans le finale. Lorsque l’on joue cette œuvre, on ressent cet amour, mais aussi sa reconnaissance, son amitié envers les Schumann, cette tornade d’émotions multiples qu’il a dû vivre chez eux. Contrairement aux mouvements précédents, le finale en mode mineur est parcouru d’émotions douloureuses, on y lit le désespoir. Après le Scherzo vient un Adagio très mystique… Angèle : Notre travail durant trois semaines avec Eberhard Feltz nous a particulièrement marquées. Lorsque nous avons commencé à jouer cet Adagio, il nous a interrompues pour nous parler de sa dimension céleste, contenue selon lui dans la quinte que l’on entend au début. Il nous l’a présentée comme un regard vers le ciel : « Cette quinte, c’est Dieu !». Invitées à recommencer des dizaines de fois jusqu’à ce que nous atteignions ces cieux, nous avons poussé l’interprétation de ce mouvement au-delà de ce que nous imaginions.

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