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13 VANESSA WAGNER Tchaïkovski et Grieg perpétuent ici un langage hérité de Mendelssohn et de ses Romances sans paroles. Comment avez-vous abordé ces pages d’apparente simplicité voire naïveté mais avec lesquelles on peut dire des choses si profondes ? J’ai aussi enregistré des romances sans paroles de Mendelssohn avant de renoncer à les inclure dans l’album pour des raisons de temps imparti. Mais on est clairement dans le même esprit, de cette poésie sans mots. La brièveté de ces pièces nous permet d’éviter les débordements, d’être trop sentimental voire sirupeux. Des épanchements qu’il est plus difficile de réfréner dans le Concerto de Grieg par exemple. Je visualise ici des paysages, des éclairages nordiques, une nature dans laquelle on perçoit une grande solitude. Me reviennent également en mémoire les images du cabinet de travail de Grieg dans sa maison en Norvège que j’ai eu l’occasion de visiter et de la campagne qui l’entoure. Je n’ai pas cherché le « spectaculaire » ou le « populaire » mais une tonalité nostalgique. Des pièces comme Jours de noces à Troldhaugen ou certaines des Saisons invitent néanmoins à une délicieuse exubérance qui nous renvoie à un côté terrien, concret, vivant.

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