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5 THÉO FOUCHENNERET Le héros ?… Cette musique place l’interprète dans une situation de quête initiatique. Le chemin pour trouver ce vers quoi va Fauré peut être très long. Son écriture me fait penser à celle de Marcel Proust. Dans ses méandres, on finit par perdre pied et on se met à penser à la première personne, comme si cette musique naissait de notre propre esprit, du mouvement de nos pensées. Préludes, Impromptus, Barcarolles, Nocturnes… Fauré prend-il Chopin pour modèle ? Il est vrai que les titres de ses œuvres pianistiques incitent fortement à le penser. La réalité est autre. Fauré leur attachait peu d’importance, et, comme le rapporte son fils Philippe Fauré-Fremiet, il aurait plutôt souhaité le principe de neutralité par la simple numérotation des pièces, se rapprochant ainsi davantage de Schumann et de ses « Klavierstücke » que de Chopin. Les titres de genre comme le nocturne venaient souvent de la demande de ses éditeurs qui souhaitaient une formulation à résonance poétique et romantique pour attirer l’acquéreur de partitions. Julien Hamelle, son premier éditeur, avait ainsi pris l’initiative de rebaptiser la dernière des Pièces brèves op.84, devenue le Huitième Nocturne.

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