17 THÉO FOUCHENNERET Distingué l’année suivante aux Victoires de la musique classique, il multiplie les récitals et un projet voit le jour : un premier disque à La Dolce Volta rassemble les Sonates « Waldstein » et « Hammerklavier » de Beethoven. Si pour lui ces monuments musicaux ne doivent pas attendre le nombre des années, il faut aussi parfois savoir donner le temps à la musique. Sa soif de répertoire doit composer avec son exigence, celle d’un travail toujours abouti. Les Nocturnes de Fauré à leur tour arrivent au disque, éclos d’une longue couvée. Théo regarde l’avenir : Mendelssohn, et puis plus tard Schubert… Un jour peut-être gravera-t-il Bach dont il admire l’œuvre pour orgue : remonter le temps et arriver à la source de la musique qu’il fréquente aujourd’hui pour, dans le sillon tracé par Murray Perahia et András Schiff, trouver l’évidence du discours, du son, la pureté de l’émotion dans l’expressivité sans affect du contrepoint. Depuis ses premières expériences, la musique de chambre, promesse de riches rencontres et de projets multiples, tient une place constante dans sa vie d’artiste. De Beethoven à Stravinsky, du duo au quintette, il en possède tant, de répertoire ! C’est à Robert Schumann qu’il consacre une première intégrale commencée avec son frère. Béla Bartók fait aussi partie de son panthéon : Hortense Cartier-Bresson lui a transmis sa fascination pour cette musique, la variété de ses émotions, la force de son architecture. Au concert, sa Sonate pour deux pianos et percussions est toujours une aventure exaltante. L’enregistrer ? « Un rêve ! Mais il faut être patient avec cette œuvre… » Pour Théo Fouchenneret, il est des œuvres comme des meilleurs vins de garde.
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