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Vous soulignez le caractère romantique de l’écriture du Trio de Chausson. Comment organiser une telle succession d’atmosphères et maintenir l’unité d’ensemble ? Laure-Hélène Michel : Le caractère cyclique des thèmes révèle l’influence de César Franck dont Chausson fut l’un des disciples. Nous explorons la diversité des idées musicales, des contrastes dynamiques, la vivacité des tempi tout en préservant, en effet, l’unité d’ensemble. Victor Metral : Pour autant, les changements d’ambiance sont radicaux comme entre le premier et le deuxième mouvement. Ils s’imposent et nécessitent de prendre des risques. De fait, cette œuvre suscite des débats et des choix clairs. Chausson pose, par exemple, un tempo de départ qu’il nuance ainsi : « un peu plus lent », « un peu plus vite ». Quel contraste avec Ravel ! Chez lui, tout est dans la subtilité, l’extrême précision d’un horloger. Laure-Hélène Michel : Nous en revenons toujours au même constat : l’intuition est essentielle dans une partition telle que le Trio de Chausson. Je vous pose à tous trois, la même question : quelle est votre perception de la narration dans le Trio de Chausson ? Laure-Hélène Michel : Il y eu une lueur d’espoir… Mais, au final, toute l’énergie déployée aboutit au sentiment d’une tragédie. 7 TRIO METRAL

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