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50 TRANSCRIPTIONS & PARAPHRASES « To live in the whole world of music ». Cette devise d’Henry Cowell Florian Noack l’a fait sienne très jeune, sans même y penser, dans un élan naturel qui le porte hors des sentiers battus. Aventurier, explorateur, dénicheur, il lui faut tout embrasser de la musique. Sa façon d’être à elle est singulière : dépasser les frontières du grand répertoire pianistique, ne pas s’y limiter, seulement mu par l’enthousiasme et l’émerveillement. Son univers semble toujours en expansion, quoique tout entier contenu dans son piano, qui dès lors n’est plus ni tout à fait un autre, ni tout à fait lui-même, se parant de textures inouïes. Toutes les musiques dont il tombe amoureux, il les veut sous ses doigts, pour en prolonger l’émotion, des dizaines, des centaines de fois. Son piano est là qui s’y prête de bonne grâce, qu’il en joue le répertoire original ou qu’il lui offre la transcription d’une luxuriante œuvre orchestrale, d’un boogie de jazz band ou d’une chanson du seizième siècle. Il fallait une certaine insolence pour, à seize ans, transcrire Roméo et Juliette de Tchaïkovski ! Depuis, l’intrépide musicien s’est pris au jeu, s’appropriant Bach, Rimski-Korsakov…portant sur la musique un regard d’une inaltérable fraicheur. Florian Noack trace son chemin comme il construirait une tour de Babel musicale. Son Album d’un voyageur et son disque Transcriptions rassemblent une multitude de langages, en bon voisinage : « mettre côte à côte des œuvres aussi éloignées soient-elles, c’est tenter de les faire cohabiter harmonieusement jusqu’à les faire tenir ensemble, comme si l’une se révélait à partir de l’autre, chacune disant ce que n’est pas l’autre ».

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