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7 DAVID GRIMAL, ITAMAR GOLAN Comment s’est effectué le choix de ces trois œuvres ? David Grimal : Nous souhaitions aborder le siècle dernier à travers l’effervescence artistique qui a rassemblé de nombreux musiciens à Paris. Ce foisonnement, ce métissage, ces rencontres et ces chocs entre des mondes nous ont séduits. Entretemps, la guerre entre Russie et Ukraine a commencé, nous sentions toute cette tension accumulée, et nous nous sommes dirigés vers ce programme franco-russo-ukrainien (car Prokofiev est né en Ukraine). Dans l’humble espoir d’une réconciliation entre nos peuples qui n’ont rien les uns contre les autres. Comme d’habitude, c’est un problème de chef d’orchestre si je puis dire, mais l’orchestre n’a pas choisi ça. Itamar Golan : Et il faut rappeler l’universalité de ces musiques qui dépassent les frontières. Nous vivons des temps très difficiles, pas seulement du fait de cette guerre, et la musique incarne l’espoir, le renouveau et la volonté de ne pas renoncer, en allant de l’avant. David Grimal : Il me semble insensé de jeter l’opprobre sur tous les artistes russes, même si je comprends les sanctions sur certains qui ne sont pas capables de prendre leurs distances avec ce régime. Né dans les pays baltes, mon maître Philippe Hirschhorn venait d’URSS (où il a beaucoup souffert du régime soviétique). Par lui, je me sens un peu héritier de l’École russe. Je suis certain que nos peuples vont se retrouver, une fois tournée cette page sinistre.
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