LDV115-6
9 MICHIAKI UENO Revendiquez-vous une filiation musicale particulière ? J’ai été influencé par mes professeurs, dont Pieter Wispelwey. Sa pensée musicale m’inspire toujours comme celle de Pablo Casals. Pour autant, un interprète ne peut se nourrir d’une seule tradition. La chose la plus importante est d’avoir une idée précise de la narration. J’avoue que l’instinct, à nouveau, prime sur la règle. L’important est de préserver l’unité, la tension narrative au sein de chaque suite et de préserver le message. Jouer dans le « style baroque » est une illusion même si l’on connaît les principes de l’interprétation « historiquement informée ». J’utilise pour ce répertoire un archet moderne ainsi qu’un violoncelle moderne avec des cordes en boyau filé. Quant à l’appréciation des tempi de chaque danse, je la trouve toute relative. En effet, elle combine différents paramètres dont le choix de l’instrument, des cordes, mais aussi de l’acoustique. D’ailleurs, j’ai eu la chance d’enregistrer dans une église à l’atmosphère si inspirante et qui se prête magnifiquement à ce répertoire. Certaines suites font référence à divers instruments. Ainsi, la Cinquième évoque les timbres du luth et la Sixième, un violoncelle piccolo à cinq cordes… Pour la Sixième Suite , je joue mon violoncelle à quatre cordes d’un facteur italien inconnu. L’instrument est remarquable pour jouer du Bach car il possède des basses puissantes et projette très bien le son. Utiliser quatre cordes au lieu de cinq dans cette partition a toujours représenté un défi technique pour tous les violoncellistes. Avouez que c’est assez réjouissant !
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