LDV115-6
8 BACH | LES SIX SUITES POUR VIOLONCELLE SEUL La notion d’infinitude dans cette musique vous paraît-elle propre à l’œuvre de Bach ? Je ne fais pas de distinction entre l’approche que j’ai de la musique de Bach ou de celle de compositeurs contemporains. Le travail de découverte, d’apprentissage est identique, c’est-à-dire que je m’informe du style, du contexte culturel et historique du musicien et de la partition. La seule différence est que pour Bach, nous ne disposons d’aucun témoignage audible de son temps et qu’il nous faut imaginer la manière de l’interpréter. Tout n’est que supposition. La richesse mélodique et rythmique des suites se combine souvent avec une grande complexité de l’écriture. Comment accomplir cette synthèse sur le plan interprétatif ? Il y a tellement d’informations dans cette musique que j’ai l’impression qu’il s’agit d’un véritable puzzle – plus encore dans les Sonates et Partitas pour violon seul – qui pose d’innombrables questions et suscite tant de controverses entre les musicologues et les interprètes. Paradoxalement et cela me paraît toujours incroyable, l’œuvre est d’une limpidité totale à l’oreille. Cela signifie qu’il faut la jouer le plus simplement, le plus naturellement possible. J’ai tellement travaillé ces suites que lorsque je les joue, il n’y a plus que mon instinct qui me guide !
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