LDV115-6

15 MICHIAKI UENO Sur le manuscrit d’Anna Magdalena Bach, seconde épouse du compositeur, il est mentionné « Suitte 5 discordable » indiquant que la quatrième corde doit être accordée un ton plus bas, ce qui permet d’entendre des accords de quatre sons. Réputée pour être la plus complexe des six suites, la Cinquième contient une fugue périlleuse, l’unique fugue de tout le cycle, intégrée au Prélude : beauté de cette page dont les couleurs de chaque corde sont mises en valeur à tour de rôle. À la solennité de l’ Allemande répond l’énergie de la Courante avant la déploration de la Sarabande. Serait-ce le souvenir comme murmuré, d’une cantate ou d’une Passion ancienne ? Les deux Gavottes ne souffrent aucune emphase. Elles reprennent goût au rythme et à la vie. Celle-ci explose dans la Gigue . La Sixième et dernière Suite aurait été composée pour un instrument à cinq cordes, que l’on pense être un violoncelle piccolo, qu’il allait utiliser par la suite dans quelques cantates. Celui-ci permet une tessiture très élevée qui pose de sérieux problèmes aux interprètes actuels, ne disposant pas de cette corde supplémentaire. Quel curieux Prélude explorant des formules et des rythmes obsessionnels ! Les ornements baroques de l’ Allemande disparaissent dans la vivacité dansante de la Courante . Le chant s’impose dans la Sarabande avant que les Gavottes n’imitent une charmante chorégraphie et que la Gigue évoque quelque sonnerie de chasse.

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