LDV115-6
14 BACH | LES SIX SUITES POUR VIOLONCELLE SEUL La tonalité rayonnante d’Ut majeur illumine la Troisième Suite . Ne faut-il pas la transposer mentalement à l’orgue ? La magnificence et la beauté de la mélodie paraissent éclairer les vitraux d’une cathédrale imaginaire. À la suite du Prélude , l’ Allemande chante avec une fantaisie réjouissante alors que la Courante file droit, tissant inexorablement une toile d’un dessin aux courbes parfaites. La Sarabande est la plus impressionnante du cycle. Elle prend toute la longueur de l’archet et se déploie avec une richesse polyphonique qui fait parfois douter qu’elle ait été composée seulement pour deux voix. La dimension populaire et presque folklorique des deux Bourrées provoque une juste détente après une telle Sarabande . Reprenant les mêmes couleurs mais avec une virtuosité décuplée par son ivresse sonore, la Gigue referme la Suite . Le Prélude de la Quatrième Suite en Mi bémol majeur évoque tout autant les sonorités du luth que du grand orgue classique. La respiration qui ne cesse de descendre dans les voix graves semble ne jamais devoir s’interrompre. Après une page d’une telle gravité, l’ Allemande porte le chant d’une voix lyrique et comme improvisé. Joyeusement dansante, la Courante ne manque ni de finesse ni d’humour. Est-ce un dialogue entre deux personnages qui se confient, s’esclaffent et s’interrogent ? La confession de la Sarabande est d’une nature bien plus distinguée. Quel contraste avec les deux Bourrées si villageoises dans l’âme tout comme la Gigue , sans arrière-pensée !
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