LDV115-6

13 MICHIAKI UENO En Sol majeur, la Première et la plus célèbre des Six Suites débute par un Prélude qui exploite le registre grave de l’instrument et ne cesse de s’élever vers l’aigu. Le caractère inexorable de l’écriture, l’art du chant n’est pas sans évoquer le Premier Prélude du Clavier bien tempéré . À la liberté des danses – Allemande et Courante – répond l’élégance de la Sarabande . Les Menuets I et II puis la Gigue jouent, non sans humour, de la vélocité et de l’esprit du divertissement, expression du génie baroque et classique. La Deuxième Suite en Ré mineur est d’une ampleur autrement plus tragique. À cette déclamation exposée dès le Prélude fait suite une Allemande plus ample encore, se déployant avec majesté. Par contraste, la Courante paraît libérer l’énergie accumulée avec une passion qui ne s’éteint qu’à la dernière mesure. Danse lente, la Sarabande ne serait qu’un songe avant les deux menuets, danses populaires rapides à l’origine, mais devenus pièces relativement lentes au contact des cours d’Europe. Virtuose, échevelée et trépidante, la Gigue conclusive n’en est pas moins d’une grandeur comparable au Prélude .

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