LDV113-4
11 MICHEL BOUVARD Mon rêve eût été d’entendre Franck en direct, tant il jouait, paraît-il, avec une grande liberté. Dans son cas, « jouer comme un pianiste » (et quel pianiste !) me semble plutôt un compliment ! En fait ce qui me passionne dans l’orgue – et j’ai tenté de transmettre cela durant mes quarante ans d’enseignement - c’est justement « comment rendre musical » cet instrument à priori si mécanique. « La musique, c’est la relation » disait l’organiste et compositeur Michael Radulescu. De même qu’à la tribune de Saint-Sernin, observant cette nef immense, vous êtes bouleversé par les multiples voûtes romanes, petites ou grandes, reliées entre elles dans une prodigieuse cohérence, de la même façon la musique de Franck est extrêmement riche des relations diverses et parfois sous-jacentes qui la composent, entre les différents thèmes, les harmonies, les relations organiques entre les phrases, voire les « macro-relations » entre différentes parties d’une même œuvre. Il procède par juxtapositions puis superpositions.
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