LDV113-4
10 FRANCK N’est-il pas étonnant que Franck ait été, en quelque sorte, le chef de file de l’Ars Gallica, flambeau de la Société nationale de musique qui réunissait la plupart des compositeurs français après la débâcle de Sedan, alors qu’il fut souvent méprisé par la critique, mais aussi par nombre de ses confrères ? César Franck devint, en effet et à son corps défendant, le chef de file d’un certain courant musical, défendu plus tard de façon quasi politique par « la bande à Franck » pour reprendre l’expression de l’époque. N’oublions pas la place éminente des arts dans la société du Second Empire puis de la Troisième République. Les querelles étaient puissantes et les musiciens n’étaient pas épargnés. Je me suis toujours demandé pourquoi Franck avait été parfois mal traité. Il n’était sans doute pas très doué pour assurer la promotion de sa propre musique, qui devait sembler peut-être trop germanique ? Pourtant, l’homme était profondément bon, comme le décrivit Debussy qui a écrit que « d’avoir trouvé une belle harmonie lui suffisait à la joie d’un jour ». On critiqua aussi son jeu à l’orgue, jugé trop pianistique, peu legato, trop arpégé… Absurdités !
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