LDV111-2

13 GARY HOFFMAN, DAVID SELIG Estimez-vous que la Cinquième et dernière Sonate se situe dans le prolongement de la précédente ou bien qu’elle souligne une rupture de l’écriture ? Gary Hoffman : Continuité et rupture simultanément ! La sonate contient le seul véritable mouvement lent des cinq opus. Le premier peut sembler plus conventionnel que dans la Quatrième Sonate . Elle comporte, pourtant, des ruptures incessantes. La modernité du discours ne cesse de croître tout au long de la partition. Beethoven ouvre une porte sur l’avenir et ce n’est pas un hasard s’il décide d’achever le cycle par une fugue conclusive. Je suis certain qu’il n’aurait jamais imaginé, au début de l’écriture des cinq sonates, fusionner ainsi les voix d’un violoncelle et d’un piano dans une fugue. David Selig : Les trois mouvements sont très différents les uns des autres comme si chaque partie synthétisait les approches si diverses que Beethoven a exploré depuis la Première Sonate : un premier mouvement classique avec des changements abrupts puis l’Adagio « con molto sentimento d’affetto », d’une grande densité expressive qui tend vers le romantisme et, enfin, la fugue, condensé de ses recherches sur le contrepoint dans la dernière décennie de sa vie.

RkJQdWJsaXNoZXIy OTAwOTQx