LDV111-2
12 BEETHOVEN ∙ INTÉGRALE DES SONATES ET VARIATIONS POUR VIOLONCELLE ET PIANO Les deux dernières sonates s’insèrent dans une forme assez dépouillée. Composée durant l’été 1815, la Quatrième Sonate place les deux instruments à égalité. En tête du manuscrit, Beethoven écrit « Freie Sonate » (« sonate libre »). A quelle « liberté » fait-il référence ? Gary Hoffman : « Freie Sonate »… J’ai toujours pensé qu’il s’agissait uniquement de la définition de la forme. Je remarque aussi que les compositeurs arrivés à la maturité, reviennent sur les anciennes formes. La structure de la sonate est baroque, en deux mouvements, comme un hommage – inconscient ? – aux maîtres anciens. Je vois aussi, dans ce titre, une pensée philosophique. En effet, la partition est constituée de fragments de thèmes qui n’aboutissent jamais. Ils sont comme les promesses non tenues, contraintes par le temps et les circonstances de la vie… S’agit-il d’un constat, celui de l’inaccomplissement de celle-ci et de l’impossibilité de tout comprendre ? David Selig : Cette Quatrième Sonate est peut-être la plus « moderne » de toutes en termes de langage. L’introduction du second mouvement m’évoque les dernières sonates pour piano ainsi que les ultimes quatuors à cordes. À chaque fois que nous l’interprétons, nous entrons dans un chemin de mystère. Le finale avec sa forme en contrepoint n’est pas exempt d’humour, d’un humour que je qualifierais également de « philosophique ».
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