LDV111-2
11 GARY HOFFMAN, DAVID SELIG N’est-ce pas également l’esprit de révolte allié à celui de la nostalgie qui anime le Beethoven de l’année 1808 car il sait que son pays va être à nouveau envahi par la Grande Armée de Napoléon, d’où la citation pour le moins curieuse ? Quant au troisième mouvement, d’une facture toute mozartienne, ne marque-t-il pas une sorte de retour en arrière ? Gary Hoffman : C’est une sonate très paradoxale. Chargée d’émotions fortes, en effet, appartenant à la période médiane de l’écriture beethovénienne, elle me semble, aussi, la plus équilibrée des cinq. « Équilibrée » car elle m’apparaît comme la plus complète en termes d’expression. C’est la raison pour laquelle cette citation en latin m’a toujours étonné. Dans la confusion des sentiments, je ressens de la part de Beethoven, la volonté de surmonter l’adversité. David Selig : Le troisième mouvement au lyrisme mélodique exprime, à mes yeux, une sorte de plénitude. Cela peut sembler étonnant car le chant n’est pas la caractéristique première de l’œuvre de Beethoven ! Mais, ces années voient aussi naître le Concerto pour violon (1806), la Symphonie n°6 « Pastorale » (1805- 1808), œuvres bien lyriques !
RkJQdWJsaXNoZXIy OTAwOTQx