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9 GARY HOFFMAN, DAVID SELIG Abordons plus en détail, les sonates. La Première Sonate , en Fa majeur, date de l’année 1796 et elle fut dédiée au violoncelliste Jean-Pierre Duport, membre du remarquable Concert Spirituel parisien et qui s’était établi à Berlin, en 1773, sur l’invitation du roi de Prusse. Beethoven et Duport se produisirent d’ailleurs ensemble en concert. Peut-on déceler l’influence de l’école de violoncelle française dans cette page ? Gary Hoffman : Certains éléments des deux premières sonates peuvent éventuellement faire songer à l’influence des Études de Duport. Il faut bien comprendre que Beethoven, qui ne joue pas du violoncelle et dont les prédécesseurs n’ont pas ou guère abordé l’instrument dans sa dimension soliste, se « lance » en territoire inconnu ! Dans la Première Sonate , si l’influence française se conçoit, je ressens aussi une certaine élégance, voire un charme italien. Enfin, il y a aussi un hommage - est-ce voulu ? - à Mozart (lequel ne dédia aucune pièce soliste au violoncelle) et à l’esprit de la « turquerie ». Tout cela a presque disparu dès la Deuxième Sonate . David Selig : Je suis d’accord. La Deuxième Sonate , bâtie en deux mouvements, est plus « moderne ». Par exemple, son ouverture apparait beaucoup plus grave, d’un ton dramatique. Dans cette introduction, les silences sont saisissants, annonçant certaines audaces schumanniennes.

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