LDV111-2

8 BEETHOVEN ∙ INTÉGRALE DES SONATES ET VARIATIONS POUR VIOLONCELLE ET PIANO N’est-il pas révélateur qu’il modifie jusqu'à la forme musicale, proposant ainsi des sonates en deux mouvements, comme il le fait également pour le répertoire purement pianistique ? Gary Hoffman : Le fond et la forme se confondent. Chez Beethoven, tout est «mobile», sans cesse remis en question. Il relève le défi de choisir deux instruments dont il ressentait, dans le premier opus, davantage les différences intrinsèques que les points de convergence. Entre la Deuxième et la Troisième Sonate , et grâce au mûrissement de l’écriture dans tant d’autres répertoires comme les Quatuors à cordes « Razoumovski » ou le Concerto pour violon , les rapports entre les instruments et la place du violoncelle se modifient très sensiblement. C’est comme s’il avait trouvé, dans la Troisième Sonate , ce lien entre les deux instruments, qui lui permet de passer à une autre étape. De fait, en abordant les cinq sonates, les interprètes se posent continuellement de nouvelles questions. Faut-il penser différemment le vibrato, les articulations, le legato ? David Selig : Il est paradoxal d’affirmer que l’on doive tenir compte de la facture instrumentale de l’époque de Beethoven car d’une part, les indications qu’il nous fournit sont destinées à des instruments spécifiques de son temps et, d’autre part, le compositeur pressentait en permanence l’évolution du son et donc des instruments. Je trouve passionnant de découvrir les pianos anciens. En effet, cela favorise notre prise de conscience de l’écriture et du son beethovéniens. Un exemple concret : l’utilisation de la pédale. Son effet est totalement différent sur un piano de concert d’aujourd’hui, comparé aux instruments de l’époque. Il est nécessaire de réadapter, entre autres, les indications particulières de Beethoven. Il faut donc trouver un juste équilibre.

RkJQdWJsaXNoZXIy OTAwOTQx