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En ce cas, à quel moment avez-vous ressenti ce « choc » pour la musique de Liszt ? Ce fut lors d’un récital de Claudio Arrau, au Théâtre des Champs-Élysées. Il joua, entre autres, la Sonate en Si mineur . Non seulement son interprétation révélait la construction interne de l’œuvre, mais son piano produisait aussi un son prodigieux. En 1983, j’ai commencé à m’intéresser aux Études d’exécution transcendante , après avoir fait l’acquisition de l’enregistrement que le pianiste chilien grava en 1976 pour Philips. Il y a aussi d’autres éléments plus profonds qui m’ont incité à aller vers Liszt. Au Conservatoire de Paris, je jouais beaucoup les œuvres de Mozart et de Schubert. Dans les années soixante-dix, ce n’était pas vraiment un répertoire très prisé. Je sentais bien que les élèves ou professeurs auxquels je parlais de mes goûts étaient pour le moins étonnés. Certains devaient penser que je n’avais peut- être pas assez de technique pour affronter la grande virtuosité… Par la suite, à l’invitation de René Koering au Festival Radio France Occitanie Montpellier, je jouais, le 30 juillet 1986, à l’occasion du centenaire de la mort de Liszt, l’intégrale des Études d’exécution transcendante en un concert retransmis en direct sur France Musique. Liszt m’a permis de remettre quelques pendules à l’heure… 9 MICHEL DALBERTO

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