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15 MICHEL DALBERTO Les Études d’exécution transcendante que j’ai sélectionnées sont parmi celles que je préfère. Dans Ricordanza , j’y vois la quête pré-proustienne du temps perdu. Mazeppa apparaît, en revanche, comme une narration démonstrative, spectaculaire – ce n’est pas pour rien que Victor Hugo apprécia tant la dédicace de Liszt –, alors qu’il ne s’agit probablement pas de la plus difficile des douze études, du moins sur le plan technique, au contraire de la redoutable Feux follets . Chasse-neige , la douzième pièce du cycle – et dont le titre fait référence à un vent qui soulève la neige –, s’inscrit dans une écriture pré-debussyste, mais aussi assez mahlérienne en raison de son chromatisme avant-gardiste. C’est une pièce impressionnante, mais difficile à écouter, car elle demande une certaine concentration. Enfin, la troisième étude, Paysage , n’a rien… d’une étude ! Lorsque je joue intégralement les Douze Études d’exécution transcendante , je lamets généralement à la fin, comme une sorte de clin d’œil, refermant le récital dans la tranquillité après tant « d’héroïsme » et de virtuosité…

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