LDV104
Ces pièces éminemment pianistiques requièrent un haut degré de virtuosité… Elles sont redoutables, en particulier Petrouchka , écrite sur trois ou parfois quatre portées, qui réclame une technique à toute épreuve. Cependant la capacité de la main y est toujours prise en compte : Stravinsky était lui-même pianiste, et ce qu’il a composé, quoique d’une difficulté extrême, est physiquement réalisable. La virtuosité s’entend ici dans son sens « vertueux » : elle est intelligemment pensée et écrite. Elle est source de grande jouissance dans le travail, le jeu, le fait d’avoir ces œuvres dans les doigts. Petrouchka sonne-t-elle comme à l’orchestre ? Petrouchka est une suite en trois mouvements tirée de la partition du ballet, écrite à la demande d’Arthur Rubinstein. Stravinsky n’a pas eu l’intention de transposer l’orchestre au piano. Seul, celui-ci sonne avec une énergie différente, de façon plus percussive et dans des couleurs qui n’appartiennent pas à l’orchestre, bien qu’il contienne un piano dans la version d’origine. Cependant, comme Stravinsky, Ravel et Prokofiev étaient pianistes, et l’orchestre et le piano se rejoignent dans leurs œuvres, y partagent une grande proximité. Aussi la nécessité de travailler avec les partitions d’orchestre est apparue évidente. Ce qui dans la recherche des timbres relève de l’imaginaire pour les œuvres essentiellement pianistiques, est ici parfaitement tangible. 9 JEAN-BAPTISTE FONLUPT
RkJQdWJsaXNoZXIy OTAwOTQx