LDV104
Affiner, avec Michael Endres, l’élégance, la clarté et la simplicité dans Mozart et Schubert. Élargir le champ de son répertoire avec Elisso Virssaladze, ouvrir avec elle l’espace sonore du piano. Celui de Jean-Baptiste Fonlupt rêve d’une dimension : celle de l’orchestre, de l’opéra qu’il aime entendre partout où il arpente les scènes les plus prestigieuses. Le travail du son, la variété des timbres, le lyrisme intense ou selon, la tendre retenue, tendent chez lui vers cet idéal : celui de faire oublier l’instrument-roi, tout en magnifiant sa présence. Le promeneur-voyageur se fait aussi pèlerin. Il va à la rencontre des compositeurs du passé, là où leurs œuvres ont vu le jour, des rives du Rhin à Bonn où plane l’âme de Schumann, à Nohant sur les traces de Chopin, ou au Belvédère chez Ravel…, pour ressentir, déceler ce qu’il y a d’instinctif dans leur musique, chez Liszt en particulier, ce qui jaillit au-delà de l’architecture musicale et de la rigueur qu’elle impose, et se faire conteur ou peintre à l’envi lorsque la musique offre ses tableaux, comme celle de Rachmaninov, ou encore celle de Stravinsky. Interprète de son temps, les compositeurs et compositrices d’aujourd’hui, ses nouveaux « héros », lui confient leurs créations : ainsi Florentine Mulsant prolonge la lignée de son répertoire qui commence à Bach. La scène est son univers, celui où il partage seul ou accompagné le temps de la musique. Et ce temps dépend du public qu’il écoute, du silence qui l’inspire. Comme ses montagnes baignées de silence, elle est son élément naturel, son espace de liberté, celui où il se sait heureux. Alors, la magie de l’instant peut opérer et l’émotion musicale naître au monde... 43 JEAN-BAPTISTE FONLUPT
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