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12 BALLETS La Valse est une œuvre complexe. Quelle version pour piano avez-vous choisie et comment l’entendez-vous ? La Valse est née d’une commande de Diaghilev. Ravel a écrit d’abord une version pour piano assortie d’indications instrumentales, destinée à lui être présentée. Puis sont venues la partition d’orchestre et une autre pour deux pianos dont l’effet orchestral est manifeste. Me servant de ces deux versions, j’ai complété la partition pour piano d’origine afin de restituer ce son orchestral. Je n’ai pas voulu concevoir La Valse comme une tragédie. Pour moi, elle reste imprégnée de l’esprit de la valse viennoise. On s’imagine aller d’une pièce à l’autre, les danseurs n’y sont pas les mêmes, ils portent des costumes différents. La Valse est faite de tableaux successifs. Pour cette raison, Diaghilev disait : « C’est un chef-d’œuvre mais ce n’est pas un ballet. C’est la peinture d’un ballet ». Certes elle porte ce parfum de décadence, mais celle-ci est libératrice et festive. Cette musique est tournée vers un monde nouveau après la guerre. Elle n’appartient plus au cercle fermé viennois. Ravel l’humaniste l’offre au monde, et elle se termine en apothéose.
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