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7 ORCHESTRE NATIONAL DE METZ GRAND EST ∙ DAVID REILAND La pleine adoption du poème symphonique en France advient au début de la Troisième République, dans un contexte de reconstruction de l’identité musicale nationale rendue nécessaire par la défaite de Sedan et l’épisode de la Commune. Une génération d’artistes s’empare alors du genre afin d’ouvrir de nouveaux horizons et contrer l’Allemagne triomphante sur le terrain de la modernité stylistique. Depuis la Danse macabre de Camille Saint-Saëns (1874) jusqu’à L’Apprenti Sorcier de Paul Dukas (1894), des dizaines de pièces viennent nourrir les sociétés de concert parisiennes. César Franck se montre très actif dans ce domaine : Les Éolides (1875), Le Chasseur maudit (1883), Les Djinns (1885) et Psyché (1887) poursuivent une réflexion que le compositeur avait entamée dès 1847 en écrivant Ce qu’on entend sur la montagne d’après un poème de Victor Hugo. Nous ne devons donc pas nous étonner de voir Augusta Holmès et Mel Bonis, toutes deux élèves de Franck, suivre également cette voie. À l’heure où Richard Strauss suit le destin de Don Juan, Macbeth, Till l’Espiègle ou encore Zarathoustra, l’une orchestre Andromède et l’autre s’inspire de Salomé, Ophélie et Cléopâtre.

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