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6 POÉTESSES SYMPHONIQUES Avec la sélection proposée par l’Orchestre national de Metz Grand Est, nous entrons dans le domaine de la musique dite « à programme ». Les compositeurs y proclament leur capacité à décrire, par les sons, un sujet non-musical. Ce type de production est plébiscité par une frange du romantisme européen : il y voit un moyen de se soustraire à la rigidité des formes classiques tout en œuvrant au rassemblement des arts. Un poème, un récit, un tableau, une scène de théâtre ou encore une sculpture peuvent servir de trame à la partition d’un poème symphonique. Forgée dans la première partie du XIX e siècle, la notion de musique à programme s’applique toutefois à des ouvrages antérieurs : Les Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi (1725) s’appuient déjà, par exemple, sur une série de quatre sonnets retraçant le déroulement climatique d’une année. À mesure qu’elle se diffuse – depuis l’Allemagne – dans le paysage esthétique occidental, cette tendance rencontre de fervents détracteurs : les tenants de la « musique pure » estiment que leur art n’a rien à exprimer et n’a nul besoin de soutien externe pour toucher son auditoire.

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