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9 ORCHESTRE NATIONAL DE METZ GRAND EST ∙ DAVID REILAND Mel Bonis ne propose pas de texte permettant de suivre la dramaturgie de ses pièces à programme. Seuls les titres qu’elle leur donne dessinent le territoire imaginaire qu’elles décrivent. À partir du début du siècle, une pléiade de destins féminins guide sa plume : Phœbé , Viviane , Salomé , Ophélie , Le Songe de Cléopâtre (1909), Omphale (1910), Desdémona (1913), Mélisande (1922). Pensées comme des œuvres autonomes pour piano (à deux ou quatre mains), ces pages n’ont pas toutes été éditées du vivant de la compositrice. Ce n’est qu’au cours des années 2000 que sa descendante – Christine Géliot – en propose une publication moderne dans le cadre d’un cycle nommé Femmes de légende . L’époque de ces pièces correspond au moment où Mel Bonis a souhaité parfaire sa formation en écriture orchestrale auprès de Charles Koechlin (1908-1909). Les versions symphoniques de Salomé , Ophélie et du Songe de Cléopâtre peuvent être ainsi datées de cette période (celle d’ Omphale apparaît sous forme d’esquisse dans ses cahiers d’étude). Entre orientalisme et symbolisme, la musicienne cinquantenaire s’y montre à l’écoute de son temps et en pleine possession de ses moyens. On ne connaît cependant aucune audition publique de ces versions avant le XXI e siècle.

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