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8 POÉTESSES SYMPHONIQUES En 1882 et 1883, Holmès publie trois poèmes symphoniques différents : Irlande , Andromède et Pologne . Ces pièces paraissent sous la forme de réductions pour piano (à deux ou quatre mains) et certaines trouvent très vite une place au concert sous leur forme orchestrale initiale : Irlande et Pologne sont respectivement créés en mars 1882 et décembre 1883 par Jules Pasdeloup. Andromède reste pour sa part dans un carton dont il ne sortira qu’en janvier 1900. L’indéniable influence de Wagner sur son écriture peut expliquer ce contretemps de programmation : détesté par les Parisiens au cours des années 1880, le maître de Bayreuth est devenu incontournable au tournant du siècle. L’œuvre suit pas à pas un long poème en alexandrins rédigé par la compositrice elle-même. Elle s’intéresse particulièrement à la délivrance de l’héroïne – « vierge au cœur pur » livrée au monstre marin pour apaiser la colère divine – par Persée chevauchant Pégase. Les deux dernières strophes explicitent la portée symbolique de cette scène mythologique : l’âme humaine, telle Andromède, peut être libérée. Car loin du gouffre où gronde un ressac de désastres, Loin du monstre Douleur, dévorateur du Jour, La Poésie ailée et l’immortel Amour T’emporteront vers les vrais dieux, parmi les astres !

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