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8 DVOŘÁK Depuis sa création par le Quatuor Kneisel le jour de l’an 1894 à Boston - dont l’immense succès conduira les interprètes à le redonner plus de 50 fois au cours de la même année – la célébrité de l’œuvre ne s’est jamais démentie, ainsi qu’en témoigne une discographie particulièrement abondante, depuis les gravures pionnières du Quatuor Bohémien, acoustique en 1925, et du Quatuor de Budapest, électrique l’année suivante. Rédigé en un délai très court au mois de juin 1893, le Quatuor op.96 précède de quelques jours la rédaction d’un autre chef-d’œuvre, son Quintette à cordes « indien » op.97 . Dvořák est heureux, se lève à cinq heures du matin, se promène le long de la Turkey River pour écouter le chant des oiseaux, joue de l’orgue à la messe de sept heures, bavarde avec ses concitoyens, tchèques immigrés, auprès desquels il retrouve ses racines bohêmes. Strictement contemporain du Quatuor de Debussy, qui était tourné vers l’orient et vers la gamme par tons, le Quatuor « américain » regarde vers l’ouest et vers les gammes pentatoniques, coïncidence qui montre bien que les deux compositeurs, que tout séparait, cherchaient chacun à sa façon à renouveler les moyens expressifs du quatuor en l’engageant dans la voie de l’exotisme.

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