LDV78.9
8 BEETHOVEN Vous avez reçu l’enseignement de Vlado Perlemuter et de Jean Hubeau, deux éminents interprètes de la musique française, mais dont on sait moins qu’ils jouèrent régulièrement l’œuvre de Beethoven. Vous êtes- vous nourri d’une tradition venant de ces maîtres ? Vlado Perlemuter – qui nous parlait avec admiration des Beethoven de Wilhelm Backhaus – pouvait revendiquer une certaine tradition germanique venant de son professeur, Alfred Cortot, lui-même hériter de Louis Diémer. J’aime cette tradition parce qu’elle correspond à mon mode de pensée et au style d’interprétation que j’apprécie. Perlemuter était extrêmement attentif à la clarté de la polyphonie, la qualité du timbre et détestait l’afféterie, les nuances et les intentions artificielles. J’ai étudié aussi avec Raymond Trouard mais c’est surtout Marcelle Heuclin, l’assistante de Vlado Perlemuter, qui m’a formé au plan pianistique. Ils furent mes seuls maîtres et je n’ai, d’ailleurs, jamais éprouvé l’envie de rejoindre d’autres grands pianistes. Il me semble plus profitable d’ancrer son apprentissage dans une certaine filiation artistique, que de « papillonner » de grands maîtres en grands maîtres comme le font parfois de jeunes pianistes…
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