LDV78.9
15 MICHEL DALBERTO Cette constatation est-elle valable aussi pour la notion de répétition ? Absolument. Chez Schubert, la répétition est une donnée fondamentale, consubstantielle de sa pensée musicale. Car le compositeur opère systématiquement des retours en arrière. Écoutez son Voyage d’hiver . Voilà un paradoxe : Schubert recherche l’instant passé où il a souffert, s’intéressant de fait à lui-même. Pourtant, sa musique parle à chacun de nous. Beethoven, en revanche, regarde rarement en arrière et pense toujours plus grand que lui. De fait, le premier mouvement de la Sonate Pathétique paraît totalement ouvert sur l’avenir alors que le Rondo final se tourne résolument vers le passé, une « respiration » qui se compose de développements variés, très « haydnien », mais un Haydn mâtiné de Beethoven. Ne pas jouer systématiquement toutes les reprises dans sa musique n’est pas une faute car son but est somme toute assez simple : parler à l’humanité toute entière dans un langage universel.
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