LDV78.9
11 MICHEL DALBERTO Ne pensez-vous pas que cette notion de phrasé se pose tout de même avec la Sonate « Clair de lune », l’une des rares partitions portée en son début par une ligne mélodique continue ? C’est le parfait contre-exemple de ce qu’est l’écriture beethovénienne ! Beethoven n’est pas un compositeur de mélodies mais de thèmes. La première idée musicale de la Sonate « Clair de lune » – n’oublions pas que le titre est apocryphe – n’est qu’un simple lied. Les thèmes employés par Beethoven reposent sur des matériaux souvent anodins, composés de fragments de phrases, de motifs rythmiques. Ce compositeur possédait le génie du développement, d’où l’importance, dans son œuvre, de la variation, notamment dans la Sonate «Marche funèbre » op.26. Elle fut d’ailleurs la partition favorite de Frédéric Chopin qui la joua et l’inspira certainement pour l’écriture de sa propre Deuxième Sonate « Funèbre » op.35. Pourtant, Chopin ne s’est pas beaucoup intéressé à la musique de Beethoven et de Schubert lorsqu’il est passé à Vienne.
RkJQdWJsaXNoZXIy NjI2ODEz