LDV201

8 BACH_TOCCATAS & FUGUES FANTAISIE ET FUGUE EN SOL MINEUR BWV 542 avec le TRIO EN RÉ MINEUR BWV 583 L’un des grands chefs d’œuvre de la littérature d’orgue, où le génie et lamaîtrise de Bach éclatent avec le plus d’évidence, où la vivacité de l’imagination s’allie le mieux avec la rigueur de la construction. Sans doute composé en 1720, au moment de son voyage à Hambourg, peu après la disparition de sa première femme : les vagues de déplorationdramatique de la fantaisie, les douloureuses plaintes que la raison cherche à dominer, possèdent un accent trop intense pour n’être pas le reflet d’une lourde épreuve. La sublime fantaisie s’ouvre par un grand récitatif dramatique quasi improvisé qui balaye de ses rafales presque toute l’étendue du clavier, à quoi répond un épisode polyphonique pacifié. Au pathétique grandiose de la fantaisie répond la fugue de la victoire conquise. Quoique dans une tonalité mineure, son merveilleux sujet, métamorphosant une chanson populaire d’Allemagne du Nord, affirme le triomphe d’une énergie presque joyeuse sur la tentation du désespoir. Dès sa source, un dynamisme puissant et régulier donne à l’arabesque sa fermeté, à la courbe sa rigueur, au discours son soutien. Au long de ses six sections, la fugue progresse implacablement vers son terme, marquant la fière affirmation de la personnalité du musicien dominant les vicissitudes de la vie terrestre.